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5 days ago
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« On ne peut rien faire… et on est de leur bord »
Avions d'Air Canada stationnés sur le tarmac de l'aéroport international de Pearson Toronto, mercredi « On ne peut rien faire… et on est de leur bord » Face à la menace d'une grève pourrait être déclenchée samedi, Air Canada a répliqué en annonçant un lock-out et l'annulation progressive de ses vols à compter de ce jeudi, bouleversant les plans de dizaines de milliers de voyageurs. « Je ne sais pas si je vais revenir… ou avec qui je vais revenir », a lancé avec un demi-sourire Annie Taillefer. Elle était sur le point de prendre son vol pour Winnipeg sur les ailes d'Air Canada. Un mélange d'inquiétude, d'empathie et de résignation teintait les témoignages des voyageurs interrogés par La Presse mercredi à l'aéroport Montréal-Trudeau. À l'instar de Mme Taillefer, les passagers qui montaient mercredi à bord d'un appareil arborant la feuille d'érable rouge semblaient soulagés, et un peu stressés, de pouvoir partir in extremis… mais ignoraient comment ils rentreraient si le conflit de travail opposant 10 000 agents de bord et le transporteur aérien perdure. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Annie Taillefer quittait Montréal pour Winnipeg avec Air Canada, mercredi. La composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a formellement transmis à l'employeur son préavis de grève de 72 heures tôt mercredi. La grève commencera donc à 0 h 58 samedi si les parties ne s'entendent pas d'ici là. Air Canada a répliqué en transmettant au syndicat un avis de lock-out, qui commencerait à 1 h 30 samedi. Le transporteur aérien annulera des vols dès ce jeudi. Michael Bélair était de ceux qui prenaient la chose avec philosophie, voire une pointe d'humour alors qu'il partait pour une semaine dans l'Ouest canadien dans un voyage organisé. « On reviendra à pied, sinon », a-t-il lancé en riant. « On a fait une réserve de médicaments et on est à la retraite », a ajouté sa conjointe alors qu'elle enregistrait leurs bagages. Le couple s'est dit par ailleurs sympathique à la cause des agents de bord. Le salaire et le « travail non rémunéré » comptent parmi les principales revendications des syndiqués, selon la composante d'Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Avant d'être interpellés par La Presse, certains ignoraient même qu'une grève serait déclenchée. Résignation Tout près des voyageurs retraités, leur accompagnateur, Michel Duchesne, employé du Groupe Voyages Québec, aidait les clients avec leurs valises et leurs billets d'avion. « Il y en a qui sont nerveux », a-t-il reconnu lorsque nous lui avons demandé si certains voyageurs étaient inquiets. M. Duchesne a rappelé que les billets en prévision de ce voyage avaient été réservés il y a un an. « Mais de toute façon, on ne peut rien faire… et on est de leur bord », a-t-il ajouté au sujet des agents de bord. Tous n'étaient toutefois pas dans le même état d'esprit. « On va se rendre », a lancé Jean-François Courchesne, visiblement mécontent de la situation. Sa femme et lui ont quand même décidé de revenir d'Halifax avec Air Transat. Il ne semble pas être le seul à s'être tourné vers ce transporteur. « Air Transat constate une augmentation du trafic sur son site internet, de la part d'usagers à la recherche d'options de vol. De plus, notre centre contact enregistre une hausse notable des appels », a confirmé, par courriel, Marie-Christine Pouliot, cheffe des relations publiques d'Air Transat. D'autres voyageurs sont passés en coup de vent, refusant de nous parler, car ils se disaient trop « stressés » par la situation. Depuis quelques jours à Montréal, Marie Fallourd, venue de France avec son mari et ses deux enfants, se préparait à s'envoler pour la Nouvelle-Écosse. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Marie Fallourd et sa famille montaient à bord d'un vol d'Air Canada à Montréal en direction de la Nouvelle-Écosse, mercredi. La famille doit ensuite revenir dans la métropole avant de rentrer à Paris. Lors de notre échange, mercredi, Mme Fallourd a confié qu'elle venait à peine d'apprendre qu'il y aurait une grève. Ne sachant trop que faire, les voyageurs ont tout de même décidé de mettre le cap sur les Maritimes et attendront de voir ce qui se passe. Si elle semblait un peu désemparée, la mère de famille a tout de même lancé à la blague lorsque nous lui avons demandé si elle acceptait de se faire photographier : « Est-ce qu'il faut que j'aie l'air en colère ? » Peu de détails Chose certaine, les voyageurs rencontrés étaient unanimes : ils avaient reçu très peu – ou pas du tout – d'informations de la part d'Air Canada et sur les options qui s'offraient à eux. « Les premiers vols seront annulés le 14 août, d'autres le 15 août, et il y aura une cessation complète des vols d'Air Canada et d'Air Canada Rouge le 16 août », a fait savoir la compagnie aérienne mercredi. Air Canada explique qu'un arrêt de travail soudain ou non géré entraîne des perturbations « beaucoup plus importantes qu'une suspension planifiée des vols ». « Une réduction progressive des activités permet à Air Canada d'informer ses clients à l'avance, de réduire le risque qu'ils restent bloqués et de leur donner un portrait plus clair de la situation », a souligné le transporteur. Les clients dont les vols sont annulés auront droit à un remboursement. Certains passagers pourraient se voir offrir une place sur un vol d'une autre compagnie, mais ce ne sera pas possible pour tout le monde, « étant donné que les autres transporteurs sont déjà très occupés en raison de la période de pointe estivale », a expliqué Air Canada. Air Canada et Air Canada Rouge transportent environ 130 000 clients par jour. Les vols d'Air Canada Express exploités par Jazz et PAL Airlines continueront, eux, d'être assurés normalement. Le syndicat soutient que certains progrès ont été réalisés depuis le début des négociations, mais il accuse Air Canada de refuser de s'attaquer aux « enjeux fondamentaux ». Jugeant que les négociations étaient dans l'impasse, Air Canada a demandé d'entamer un processus d'arbitrage exécutoire. Le syndicat a refusé, affirmant qu'il préférait négocier un accord sur lequel ses membres pourraient ensuite voter. Avec La Presse Canadienne


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5 days ago
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« On ne peut rien faire… et on est de leur bord »
Avions d'Air Canada stationnés sur le tarmac de l'aéroport international de Pearson Toronto, mercredi « On ne peut rien faire… et on est de leur bord » Face à la menace d'une grève pourrait être déclenchée samedi, Air Canada a répliqué en annonçant un lock-out et l'annulation progressive de ses vols à compter de ce jeudi, bouleversant les plans de dizaines de milliers de voyageurs. « Je ne sais pas si je vais revenir… ou avec qui je vais revenir », a lancé avec un demi-sourire Annie Taillefer. Elle était sur le point de prendre son vol pour Winnipeg sur les ailes d'Air Canada. Un mélange d'inquiétude, d'empathie et de résignation teintait les témoignages des voyageurs interrogés par La Presse mercredi à l'aéroport Montréal-Trudeau. À l'instar de Mme Taillefer, les passagers qui montaient mercredi à bord d'un appareil arborant la feuille d'érable rouge semblaient soulagés, et un peu stressés, de pouvoir partir in extremis… mais ignoraient comment ils rentreraient si le conflit de travail opposant 10 000 agents de bord et le transporteur aérien perdure. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Annie Taillefer quittait Montréal pour Winnipeg avec Air Canada, mercredi. La composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a formellement transmis à l'employeur son préavis de grève de 72 heures tôt mercredi. La grève commencera donc à 0 h 58 samedi si les parties ne s'entendent pas d'ici là. Air Canada a répliqué en transmettant au syndicat un avis de lock-out, qui commencerait à 1 h 30 samedi. Le transporteur aérien annulera des vols dès ce jeudi. Michael Bélair était de ceux qui prenaient la chose avec philosophie, voire une pointe d'humour alors qu'il partait pour une semaine dans l'Ouest canadien dans un voyage organisé. « On reviendra à pied, sinon », a-t-il lancé en riant. « On a fait une réserve de médicaments et on est à la retraite », a ajouté sa conjointe alors qu'elle enregistrait leurs bagages. Le couple s'est dit par ailleurs sympathique à la cause des agents de bord. Le salaire et le « travail non rémunéré » comptent parmi les principales revendications des syndiqués, selon la composante d'Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Avant d'être interpellés par La Presse, certains ignoraient même qu'une grève serait déclenchée. Résignation Tout près des voyageurs retraités, leur accompagnateur, Michel Duchesne, employé du Groupe Voyages Québec, aidait les clients avec leurs valises et leurs billets d'avion. « Il y en a qui sont nerveux », a-t-il reconnu lorsque nous lui avons demandé si certains voyageurs étaient inquiets. M. Duchesne a rappelé que les billets en prévision de ce voyage avaient été réservés il y a un an. « Mais de toute façon, on ne peut rien faire… et on est de leur bord », a-t-il ajouté au sujet des agents de bord. Tous n'étaient toutefois pas dans le même état d'esprit. « On va se rendre », a lancé Jean-François Courchesne, visiblement mécontent de la situation. Sa femme et lui ont quand même décidé de revenir d'Halifax avec Air Transat. Il ne semble pas être le seul à s'être tourné vers ce transporteur. « Air Transat constate une augmentation du trafic sur son site internet, de la part d'usagers à la recherche d'options de vol. De plus, notre centre contact enregistre une hausse notable des appels », a confirmé, par courriel, Marie-Christine Pouliot, cheffe des relations publiques d'Air Transat. D'autres voyageurs sont passés en coup de vent, refusant de nous parler, car ils se disaient trop « stressés » par la situation. Depuis quelques jours à Montréal, Marie Fallourd, venue de France avec son mari et ses deux enfants, se préparait à s'envoler pour la Nouvelle-Écosse. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Marie Fallourd et sa famille montaient à bord d'un vol d'Air Canada à Montréal en direction de la Nouvelle-Écosse, mercredi. La famille doit ensuite revenir dans la métropole avant de rentrer à Paris. Lors de notre échange, mercredi, Mme Fallourd a confié qu'elle venait à peine d'apprendre qu'il y aurait une grève. Ne sachant trop que faire, les voyageurs ont tout de même décidé de mettre le cap sur les Maritimes et attendront de voir ce qui se passe. Si elle semblait un peu désemparée, la mère de famille a tout de même lancé à la blague lorsque nous lui avons demandé si elle acceptait de se faire photographier : « Est-ce qu'il faut que j'aie l'air en colère ? » Peu de détails Chose certaine, les voyageurs rencontrés étaient unanimes : ils avaient reçu très peu – ou pas du tout – d'informations de la part d'Air Canada et sur les options qui s'offraient à eux. « Les premiers vols seront annulés le 14 août, d'autres le 15 août, et il y aura une cessation complète des vols d'Air Canada et d'Air Canada Rouge le 16 août », a fait savoir la compagnie aérienne mercredi. Air Canada explique qu'un arrêt de travail soudain ou non géré entraîne des perturbations « beaucoup plus importantes qu'une suspension planifiée des vols ». « Une réduction progressive des activités permet à Air Canada d'informer ses clients à l'avance, de réduire le risque qu'ils restent bloqués et de leur donner un portrait plus clair de la situation », a souligné le transporteur. Les clients dont les vols sont annulés auront droit à un remboursement. Certains passagers pourraient se voir offrir une place sur un vol d'une autre compagnie, mais ce ne sera pas possible pour tout le monde, « étant donné que les autres transporteurs sont déjà très occupés en raison de la période de pointe estivale », a expliqué Air Canada. Air Canada et Air Canada Rouge transportent environ 130 000 clients par jour. Les vols d'Air Canada Express exploités par Jazz et PAL Airlines continueront, eux, d'être assurés normalement. Le syndicat soutient que certains progrès ont été réalisés depuis le début des négociations, mais il accuse Air Canada de refuser de s'attaquer aux « enjeux fondamentaux ». Jugeant que les négociations étaient dans l'impasse, Air Canada a demandé d'entamer un processus d'arbitrage exécutoire. Le syndicat a refusé, affirmant qu'il préférait négocier un accord sur lequel ses membres pourraient ensuite voter. Avec La Presse Canadienne